Dans l’exhortation apostolique Admirabile Signum, François nous rappelle en quoi la crèche est cruciale pour nous faire comprendre le sens du mystère de Noël. Celle-ci incarne chez nous… le mystère de l’incarnation. Le pontife ne s’arrête pas là et nous explique pourquoi il est si important de donner libre cours à sa créativité.
La crèche, représentation incarnée du mystère de l’incarnation
La crèche est en quelque sorte une mise en abyme du mystère de la nativité : si Dieu a daigné se rendre présent physiquement, rendons présent physiquement à notre tour dans nos foyers le mystère de l’incarnation en disposant les santons sur nos cheminées. Le christianisme n’est pas qu’une affaire d’idée ou de spiritualité, d’où l’importance de la crèche. Cette dernière manifeste au contraire combien la sensibilité est nécessaire à la foi.
Une tradition à perpétuer
Il s’agit d’une tradition populaire encore bien ancrée en France. En 2015, on observe que plus de 40 % de la population située dans le Nord-Ouest de la France avaient disposé une crèche. *(Publié par Statista Research Department, 19 déc. 2015)
Le pape nous demande de soutenir cette tradition là où elle existe déjà et de la raviver là où elle a disparu. François souhaite que les crèches soient présentes partout, non seulement chez nous mais aussi “sur les lieux de travail, dans les écoles, les hôpitaux, les prisons, sur les places publiques…”
photo de la crèche de la mairie de Béziers
De l’importance d’être créatif
Vous l’aurez compris, la finalité de la crèche est de nous toucher dans notre quotidien. Par conséquent, le pape explique l’importance de créer une crèche qui nous ressemble. C’est un “exercice d’imagination créative” par lequel on ajoute son propre grain de sel à ce grand mystère . Il y a certes des traditions bien ancrées qu’il faut respecter, mais dans le cas de la crèche, tradition ne rime pas avec fixité, mais plutôt avec inventivité, ou créativité…
C’est la raison pour laquelle il est bon qu’aucune crèche ne se ressemble. Et les crèches diffèrent tant selon les cultures ! Cela marque le fait que Dieu vient à nous, dans nos sociétés, et notre époque car il est réellement accessible – n’est-il pas d’ailleurs un tout petit enfant? Cela justifie que l’étable puisse aussi bien prendre la forme d’une case que d’un igloo. En définitive, l’important est de s’identifier à la scène de la nativité.
Y-a-t-il un sens à disposer dans la crèche des santons non-bibliques, issus de la vie quotidienne?
Oui, totalement, nous dit le pape, car le mystère de Noël n’est pas réservé à un petit cercle. Disposer des santons de la vie quotidienne témoigne du fait que toute la création est partie prenante de cette nuit. En fait, cela manifeste la possibilité d’une “sainteté du quotidien” accessible, au vigneron, au garde-champêtre comme à nous-mêmes.
Farandole des santons, David Dellepiane
Tirons donc une conclusion de ce qu’explique François : paradoxalement, la crèche est une tradition qui doit sans cesse se renouveler. Bref, à vous de jouer !
La lettre apostolique : https://www.vatican.va/content/francesco/fr/apost_letters/documents/papa-francesco-lettera-ap_20191201_admirabile-signum.html